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F comme Fernando Pessoa
XVII
Dans mon assiette quel mélange de Nature !
Mes sœurs les plantes,
les compagnes des sources, les saintes
que nul ne prie...
On les coupe et les voici sur notre table
et dans les hôtels les clients au verbe haut
qui arrivent avec des courroies et des plaids
demandent « de la salade » négligemment...
sans penser qu’ils exigent de la Terre-Mère
sa fraîcheur et ses prémices,
les premières paroles vertes qu’elle profère,
les premières choses vives et frisées
que vit Noé
lorsque les eaux baissèrent et que la cime des monts
surgit verte et détrempée
et que dans l’air où apparut la colombe
s’inscrivit l’arc-en-ciel en dégradé...Le Gardeur de Troupeaux ( fragment )
Alberto Caeiro, Álvaro de Campos, Ricardo Reis.
Hétéronymes de Fernando Pessoa
par Almada Negreiros, 1958.
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Commentaires
Bonjour Elfine
On ne respecte plus la nature, on la dévore...!
Pessoa, voyageur immobile.
Amicalement
Pierre
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Magnifique poème comme tous ceux de cet immense artiste !